Chatclou, Barbe à Pop et le peuple Polonais présentent…
***Indie-Pop Super Super !***
KARAOCAKE + REVEILLE !!!
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« Rows & Stitches » de KARAOCAKE
Il y a quelque chose d’à la fois rêche, têtu et charmant dans le premier album de Karaocake, projet très personnel de Camille Chambon, épaulée par Charlotte Sampling et Domotic. En douze déclinaisons minimalistes d’une pop à claviers tendue et chancelante qui doit autant aux Young Marble Giants qu’à Broadcast ou Casiotone For The Painfully Alone, Rows And Stitches fait souffler une bise glaciale sur un paysage mental abîmé. L’hypnotique Bodies And Minds ouvre l’album sur ces mots : “My body is useless but my brain works and my heart aches most of the time”. Mais si Karaocake prend le risque des humeurs monotones et du minimalisme lo-fi, c’est pour bichonner des mélodies cruciformes qui se vissent au cœur et réservent des micro surprises à maxi effets : des fragments synthétiques qui partent en volutes sur le single It Doesn’t Take A Whole Week, des claquements de mains frénétiques qui sonnent comme un deuil de l’enfance (Eeeeerie), des chœurs moelleux qui assouplissent Never Sure. Mais la meilleure surprise reste encore la présence de petits tubes en puissance, comme les merveilleux Medication ou A Kingdom, portés par des mélodies sublimes et le chant presque enfantin de Camille Chambon, en équilibre fragile sur un fil dangereusement tendu entre espoir et apathie, au dessus de gouffres inquiétants. Ne regarde pas en bas. Vincent Théval (MAGIC) Punk
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« Time and Death » de REVEILLE (François Virot + Lisa Duroux), est un disque d’indie rock grungy, direct et sans fioritures qui pourrait être le chaînon manquant entre le folk rêche de Virot solo et les déflagrations pop noise frénétiques de Clara Clara. Exit les acrobaties pyrotechniques de ces derniers, leurs structures sophistiquées et l’éxécution pied au plancher, retour à plus de simplicité et à une forme de classicisme (même si ce qui est classique pour Lisa et François ne l’est pas forcément pour tout le monde). Reveille sonne donc plus relâché, se fait limite laid back ( « Commercial Drugs ») entre deux deux hits brinquebalants (« Time and Death » chanté par Lisa et « I’m Yours » piqué à Billie Holiday), un joli coup de sang (« Mirrors ») et un final en apothéose euphorique (la deuxième partie de « Gamblers »). On pense un peu à Nirvana, vaguement aux Pixies et à quelques autres pontes de nos années 90 mais c’est surtout ce qu’on peut désormais appeler la Virot’s touch qui s’impose d’entrée de jeu : évidence mélodique, écriture décomplexée, inventivité des arrangements, petits gimmicks alambiqués, fraîcheur et intensité de l’interprétation…. Toutes ces choses qui nous ont fait aimer d’amour tous les autres projets labellisés François Virot inside et qu’on retrouve donc chez Reveille, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre. Alors ok, ici les guitares de François ne sont pas toujours super bien accordées, là la batterie fiévreuse et frugale de Lisa ne retombe pas systématiquement pile poil sur ses pattes après les roulements, ça sature, ça grésille, ça part en vrilles… Mais à vrai dire on s’en fout un peu, tout ça se dissout dans les torrents d’énergie et de générosité ici déployés par notre binôme à-la-scène-comme-à-la-ville et fait de « Time and Death » un disque tout simplement vivant.