Barbe à pop

Kuroneko




un film d’horreur de Kaneto Shindo

(1968, Japon, 95 min., VOSTA)

Une mère et sa fille sont violées et assassinées. Elles reviennent se venger dans la peau d’un chat noir vampire.


Un classique du kaidan eiga, les légendes occultes inspirées du kabuki.

« Avec Kuroneko, Kaneto Shindo (Les enfants d’Hiroshima, L’île nue, Onibaba) signe l’un de ses importants « systèmes » des années 60. Plus inspiré des contes traditionnels japonais que son prédécesseur Onibaba, Kuroneko est une expérience sensitive, un voyage hallucinatoire à travers les légendes nippones et la forte tradition du film de fantômes japonais des années 60. Shindo utilisera des harnais empruntés au théâtre kabuki pour filmer ses deux fantômes – une mère et sa fille – dont l’enveloppe charnelle fut dévorée par une bande de samouraïs assoiffés de sexe.

C’est à une époque où le Japon cohabite encore avec ses mythes animistes, magiques et c’est en entrecroisant cette mythologie avec la tragédie de Sophocle Œdipe-Roi que Shindo conçoit une œuvre viscérale venant jouer dans nos tripes jusqu’à son climax fatal : un fils, le mari et le fils des deux esprits, sera confondu, défiera la tempête sexuelle l’accablant à coup de katana. Est-ce sa mère ou sa femme? Les apparences sont trompeuses, elles se métamorphosent en chat et il ne reste au pauvre homme que l’espoir de transpercer les deux fantômes d’un seul coup. Accompagné par quelques uns des plans les plus géniaux du cinéma fantastique, d’une musique de tambours japonais joués par des semblants de démons, Kuroneko transpire le malsain, épate le spectateur en tous genres qui y verra une intelligente allégorie sur le Japon de l’après-guerre et sur ces soldats partis au combat et toute la hantise pouvant naître de l’absence prolongée des êtres chers : la folie du deuil. » Panorama-cinéma.

BA: http://www.youtube.com/watch?v=PmNhYzQMQtU
– Février 2013 –