{"id":2200,"date":"2019-06-10T17:51:19","date_gmt":"2019-06-10T16:51:19","guid":{"rendered":"http:\/\/www.barbapop.com\/?p=2200"},"modified":"2021-12-10T17:52:01","modified_gmt":"2021-12-10T16:52:01","slug":"archipels-libres","status":"publish","type":"post","link":"http:\/\/www.barbapop.com\/archipels-libres\/","title":{"rendered":"ARCHIPELS LIBRES – Cartographie des squats lyonnais des ann\u00e9es 2000"},"content":{"rendered":"

SQUATS LYON \u2013 APPEL \u00c0 PARTICIPATION<\/b><\/span><\/span><\/span><\/p>\n

Squateuses, squateurs, ami-e-s des squats,<\/span><\/span><\/p>\n

Nous sollicitons votre participation \u00e0 la r\u00e9alisation d’un livre sur la question des squats \u00e0 Lyon. <\/span><\/span><\/p>\n

Documenter, garder traces de nos histoires communes, des contre-cultures, des cultures minoritaires, des exp\u00e9rimentations en tous genres qui remettent en question l’ordre \u00e9tabli, nous semble utile et n\u00e9cessaire pour \u00e9laborer des imaginaires communs sur lesquels s’appuyer dans nos pr\u00e9sents et nos devenirs.<\/span><\/span><\/p>\n

Nous vous proposons de pr\u00e9parer collectivement un recueil de textes et images r\u00e9alis\u00e9s par les squatteurs et squatteuses et par les personnes qui vivent et font vivre ces espaces libres. <\/span><\/span><\/p>\n

Il pourrait s’agir d’interviews, de r\u00e9cits, de manifestes, de communiqu\u00e9s de presse, de journal intime, de souvenirs marquants, d’archives (photos, documents), mais pourquoi pas aussi de textes d’analyse, de regards historiques ou de r\u00e9cits de fiction, de dessins, toute une mati\u00e8re h\u00e9t\u00e9roclite qui nous l’esp\u00e9rons rendrait compte des squats lyonnais, de leurs intentions, de leurs modes d’organisation, de leurs revendications, de leurs luttes, des f\u00eates, des proc\u00e8s, de leurs exp\u00e9rimentations, de leurs habitants, de leur r\u00e9alit\u00e9 quotidienne, dans leur grande diversit\u00e9. Le recueil prendrait sens dans l’accumulation de textes et documents vari\u00e9s, personnels et collectifs. <\/span><\/span><\/p>\n

Nous imaginons nous concentrer plut\u00f4t sur les squats o\u00f9 ont\/avaient lieu ateliers, r\u00e9unions, discussions, concerts, projections, etc. et qui sont\/\u00e9taient plus que des lieux d’habitation. <\/span><\/span><\/p>\n

Il serait int\u00e9ressant de faire quelque chose sur la p\u00e9riode tr\u00e8s active des squats des pentes de la Croix-Rousse dans les ann\u00e9es 80\/90 mais nous proposons ici de plut\u00f4t nous int\u00e9resser d’abord \u00e0 la p\u00e9riode qui suit, c’est-\u00e0-dire depuis les ann\u00e9es 2000 jusqu’\u00e0 aujourd’hui.<\/span><\/span><\/p>\n

Les squats sont des espaces importants dans la ville, des espaces o\u00f9 l\u2019on peut respirer, des tentatives de zones autonomes, souvent temporaires, parfois heureusement plus p\u00e9rennes. Nous estimons beaucoup comment les squatteurs et squatteuses s’organisent, constituent des lieux collectifs, qui s’inventent au quotidien, et remettent en question les normes de plus en plus contraignantes dans les villes. Pour autant, les squats ne sont pas sans contradictions ou sans difficult\u00e9s, ce que nous pouvons aussi interroger collectivement.<\/span><\/span><\/p>\n

Aussi, nous constatons comment, dans les villes d’Europe aujourd’hui, une mode s’est d\u00e9velopp\u00e9e \u00e0 investir les friches industrielles pour y proposer des activit\u00e9s soi-disant culturelles, qui sont en fait principalement des lieux motiv\u00e9s par l’argent. Tandis que dans le m\u00eame temps la r\u00e9pression nous semble avoir consid\u00e9rablement augment\u00e9 \u00e0 l’encontre des squats (moins de tol\u00e9rance, d\u00e9lais d’expulsion nettement r\u00e9duits, nouvelles l\u00e9gislations de l’\u00e9tat d’urgence). On pense \u00e0 ce qu’est devenue la Miroiterie \u00e0 Paris pour ne citer qu’un exemple, ou comment des hangars industriels de Lyon 7e anciennement squatt\u00e9s deviennent des lieux de \u00ab fooding \u00bb. Il nous semble que ces nouveaux lieux urbains, appel\u00e9s \u00abtiers lieux \u00bb, \u00ab lieux interm\u00e9diaires \u00bb ou \u00ab\u00a0friche artistique\u00a0\u00bb, r\u00e9cup\u00e8rent souvent une esth\u00e9tique h\u00e9rit\u00e9e de la culture squat tout en omettant\/niant la culture contestataire qui accompagnait l’occupation d’espaces laiss\u00e9s \u00e0 l’abandon. Il y a si peu d’\u00e9crits sur ce que sont les squats et cela nous semble n\u00e9cessaire de formuler les diff\u00e9rences, notamment \u00e0 l’attention des jeunes qui se rendent dans les squats \u00e0 l’occasion de f\u00eates et concerts. (Nous rejoignons d’ailleurs, \u00e0 ce propos, la d\u00e9marche entreprise par quelques un-e-s pour questionner la place de la f\u00eate dans les squats : <\/span><\/span>https:\/\/rebellyon.info\/Retour-sur-une-soiree-en-squat-et-19271<\/span><\/a>)<\/span><\/span><\/p>\n

Aussi comme beaucoup de communaut\u00e9s minoritaires, et bien s\u00fbr dans une n\u00e9cessit\u00e9 de survie, les squats existent dans la clandestinit\u00e9 et laissent peu de traces. Il est bien difficile de se faire une id\u00e9e de tout ce qui s’est pass\u00e9 \u00e0 Lyon ces derni\u00e8res d\u00e9cennies, comment par exemple se repr\u00e9senter la Croix Rousse squatt\u00e9e de toutes parts dans les ann\u00e9es 80\/90. Et il serait int\u00e9ressant de raconter comment existe une continuit\u00e9 (ou non) entre les lieux qui s’ouvrent, les gens qui s’y impliquent. On peut aussi interroger la particularit\u00e9 du contexte Lyonnais, cette ville o\u00f9 l’implantation des identitaires se d\u00e9veloppe de fa\u00e7on spectaculaire (ouverture de toujours plus de locaux identifi\u00e9s, le bastion, l’\u00e9cole Le Pen,…) sans \u00eatre inqui\u00e9t\u00e9s ou d\u00e9nonc\u00e9e par la mairie ou l’\u00c9tat. Lyon n’est-elle pas aussi le terrain d’exp\u00e9rimentation des nouvelles pratiques du minist\u00e8re de l’Int\u00e9rieur, par exemple lors des manifestations ou \u00e0 l’encontre des squats nouvellement ouverts, notamment ceux l\u00e0 qui sont solidaires des migrants\u00a0? <\/span><\/span><\/p>\n

C’est par int\u00e9r\u00eat pour cette histoire \u00e0 laquelle on peut se r\u00e9f\u00e9rer, que nous aimerions que soit publi\u00e9 un livre qui serve de m\u00e9moire, de rep\u00e8res, qui soit pr\u00e9texte \u00e0 \u00e9changer sur les pratiques pass\u00e9es, pr\u00e9sentes et futures. <\/span><\/span><\/p>\n

Pour lancer ce travail de fond, nous avons pr\u00e9par\u00e9, comme une premi\u00e8re pierre, comme un pr\u00e9liminaire qui fixe le cadre \u00e0 ce projet, une carte des squats des ann\u00e9es 2000 (jusqu’\u00e0 fin 2017), une cinquantaine de lieux aux noms \u00e9vocateurs de pleins de souvenirs et d’histoires collectives. La carte n’est pas et ne peut pas \u00eatre exhaustive, on vous laissera la compl\u00e9ter.<\/span><\/span><\/p>\n

Ce projet ne pourrait exister que si les participant-e-s sont assez nombreux-euses. <\/span><\/span><\/p>\n

Sans doute est-il important de dire aussi que nous ne sommes ni historiens, ni sociologues, que ce n’est pas une recherche scientifique distanci\u00e8re, c’est une proposition spontan\u00e9e qui ne s’inscrit pas dans un cadre universitaire, il s’agira de trouver les mots justes. C’est l’id\u00e9e de faire un livre qui rende hommage \u00e0 des lieux que nous estimons et aux personnes qui les font exister (la participation peut bien s\u00fbr \u00eatre anonyme). <\/span><\/span><\/p>\n

Il est aussi important de dire que nous lan\u00e7ons cette id\u00e9e mais qu’en fait, il serait aussi bien que ce soient d’autres que nous qui le fassent, car nous ne sommes pas nous m\u00eame squateuses\/squateurs, nous ne souhaitons pas \u00e9crire \u00e0 la place des personnes concern\u00e9es, nous proposons seulement d’aider \u00e0 porter ce projet, d’aider \u00e0 r\u00e9aliser ce livre des paroles des personnes concern\u00e9es et qui seraient motiv\u00e9es par le projet.<\/span><\/span><\/p>\n

Voil\u00e0, nous esp\u00e9rons que ces quelques mots vous donneront envie, qu’on se rencontre, qu’on en parle, qu’on voit si on peut faire quelque chose ensemble, <\/span><\/span><\/p>\n

Je dis \u00ab\u00a0nous\u00a0\u00bb, souhaitant croire \u00e0 la mise en place d’un collectif autour de cette id\u00e9e,<\/span><\/span><\/p>\n

mais tout reste \u00e0 faire, <\/span><\/span><\/p>\n

merci de votre attention, <\/span><\/span><\/p>\n

Barbapop, septembre 2017<\/span><\/span><\/p>\n

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juillet 2019<\/p>\n

une carte s\u00e9rigraphi\u00e9e a \u00e9t\u00e9 r\u00e9alis\u00e9e, fruit du travail de recherche.<\/p>\n

Graphisme Brigade Cynophile, dessin Edith Lake<\/p>\n

Publi\u00e9 en s\u00e9rigraphie \u00e0 100 exemplaires.<\/p>\n

\"carto-squats\"<\/a>
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www.barbapop.com<\/span><\/span><\/p>\n