Les affiches sont dessinées par J.M. Bertoyas, Nabil, der kommissar, Julien Dupont, zerojardins, Madame Lapin, Stereotype, Julie M, Félicité Landrivon, Alex Simon, Damien Grange, Marjolaine Larrivé, Jüül, Pirikk, Marie Colin-Madan, diGo, cesrrr, la chenille, vergine keaton, Aurélien de Kiruna, Big Bad Schtroumpf, jane kidder, Tonima, Frank Garcia, Bébert, ou Bertrand (le Bertrand des Lost Boys), Nicolas Clair, Julien de Daitro, PRT, ubik, Frigo, Jub, roundopready, Vanessa Debray, Barbe à Pop, Euphrate / Maquillage & Crustacés, charlie, Séb Radix, SK crew, Claire Wijbick, Renotoma, Huguespzzl.
Merci à tous ceux qui nous ont aidé à retrouver la trace de toutes ces affiches !
Spéciale dédicace au collectif Affichage Libre : http://affichagelibre.lyon.free.fr/
Merci à Euphrate / Maquillage & Crustacés / Typo & mise en pages du générique
Format 24 x 34 cm / 56 pages / Impression offset Noir et Blanc + couverture sérigraphiée en une couleur
500 exemplaires / Épuisé !
Editions Barbe à Pop, Lyon, 2009
Avec l’aide de Vanessa Debray pour la mise en pages,
et de Madame Lapin pour la sérigraphie.
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Un Livre d’affiches?
« En novembre 2008, sur une idée de Grand Guignol, l’idée émerge de compiler des affiches de concerts organisés à Lyon. D’abord sur un an, et pourquoi pas cinq ans d’affiches. Partir de la période où le Pez Ner fermé, le Kafé Myzik fermé, les cafés concerts Croix Roussien sur le déclin, après une période de vide déprimante en terme de lieux de musiques, se créent le SONIC, Grrrnd Zero, l’épicerie moderne, la MJC d’Oullins devenant le CLACSON, l’atelier des Canulars, plein de nouveaux squats (l’Insoleuse, le Boulon, Coco Charnel, Deadwood, GGRB,…) et j’en oublie certainement. 2004 – 2009.
Il s’est d’abord s’agit ici de parler de dessin, tenté par l’idée de «livre d’art». Mais en fait, très vite, à force de rencontres avec les auteurs des affiches, les organisateurs des concerts, il m’est apparu évident que l’intérêt de ces images étaient ailleurs, bien au-delà de ce truc esthétique. Du coup impossible de limiter la sélection à un certain style de dessin, mais au contraire partir sur l’idée de catalogue, de grand fourre-tout, et essayer de représenter la scène locale toute entière, multiple, hétéroclite, qui se renouvelle sans cesse.
Il fallait représenter un ensemble mais quoi au final? Entre concerts pop et punk, musiques expérimentales ou autres genres, quel point commun ? Comment dire en deux mots? La culture DIY: «Do It Yourself», «fais le toi-même». C’est-à-dire? Comment quelques individus dingues passionnés se démènent à mettre en place des concerts avec rien, ou si, avec de l’énergie, une conviction bénévole increvable, un sens érudit des musiques «underground», dans le sens «méconnues» plutôt que «élitistes», certainement aussi un peu d’avant-garde. DIY, c’est-à-dire passer des journées et des nuits à découvrir des groupes sur Internet, les contacter, surtout les groupes étrangers en tournée exceptionnelle qui passeraient par Lyon, faire une programmation cohérente, préparer une affiche qui raconte tout ça, puis encore des nuits d’affichage sauvage dans la rue, préparer le catering fait maison pour vingt musiciens, acheter deux cadis de bières au supermarché, accueillir les groupes comme des princes, faire le son, avec les moyens du bord, trouvés à droite à gauche, accueillir les gens, aussi bien qu’on peut, s’entourer d’une douzaine de copains pour gérer le bar et l’entrée, essayer de ne pas perdre de sous sur la soirée, et encore nettoyer, quand les gens et les musiciens sont partis et qu’on a juste envie d’aller dormir, après une nuit blanche. Enchaîner sur le concert suivant.
Bref ces affiches racontent mille soirées, c’est-à-dire plein d’histoires, de lieux qui ouvrent et ferment, de groupes locaux qui se créent et disparaissent, d’autres groupes qui viennent de partout dans le monde, qui débutent et joueront plus tard sur les scènes des grands festivals, ou pas, ou d’autres groupes encore, cultes depuis vingt ans qui feront peut être leur dernier concert là. Et puis parce que ces lieux non institutionnels sont encore suffisamment souples et libres on y trouve encore une énergie puissante, simple, spontanée, enfin quelque chose d’assez flou, mais oui puissant, parce que partagé entre les organisateurs, les groupes et le public, prétexte à des fêtes mémorables, des rencontres et discussions enflammées. Chaque concert DIY parait être un miracle. Un univers en marge. Quelque chose se passe là qui n’existe pas dans les lieux de consommation culturelle aseptisés, officiels. Mais ces lieux alternatifs ont de plus en plus de mal à exister, menacés par les politiques municipales et les législations de moins en moins tolérantes quant à ces initiatives, bien qu’elle constitue certainement, en fait, le terreaux de la création qui évoluera ensuite vers des lieux plus institutionnels. Je parle des plaintes systématiques du voisinage sous prétexte de nuisances sonores, des procès pour affichage sauvage sous prétexte de propreté, de la fermeture immédiate de squats sous prétexte de sécurité, etc. L’idée de ces «300 images sauvages» m’est aussi venue car j’organise des concerts à Lyon depuis 2004 et documenter cinq ans de cette scène locale me semblait intéresser pas mal de gens. Cette présentation est maladroite, les termes clichés, mais voila quand même à peu prêt mes intentions.
Merci à tous ceux qui m’ont fait confiance en m’autorisant à publier leurs affiches de concerts dans ce livre qui j’espère aura une suite dans deux – trois ans. »
Barbe à Pop.